jeudi 17 octobre 2013

Apple iPhone 5s

Apple iPhone 5s



      Il y a quelques semaines, Apple a présenté non pas un, mais deux smartphones, les 5c et 5s. Le premier est un iphone 5 relooké, repackagé, décliné en cinq coloris, quand le second reprend exactement le même design que le numéro 5, tout en proposant quelques spécificités techniques enrichies.

      Si l'ergonomie de l'iPhone 5s n'évolue pas, tout comme la définition et la taille de l'écran Retina qui reste à 4 pouces, le processeur est dopé, le capteur photo, amélioré, et le smartphone peut être déverrouillé par reconnaissance digitale (Touch ID). Apple propose donc au marché un iPhone 5s plus perfectionné que son prédécesseur.


     Que vaut ce nouvel iPhone ? Y a-t-il des différences notables avec l'iPhone 5 (et le 5c, donc) ? Réponse dans ce banc d'essai...

      Pour mémoire, l'iPhone 5s est commercialisé en trois couleurs (argent, gris "sidéral" et or), à partir de 699 euros pour la version de 16 Go. Il existe en versions 32 Go et 64 Go. Comme toujours, il n'y a pas d'emplacement microSD pour étendre la mémoire. Celle-ci pourra l'être via le cloud.


Ergonomie et design:


À première vue, l'iPhone 5s est une copie conforme de l'iPhone 5. Même apparence haut de gamme, épurée, même assemblage, même finition, le modèle phare de la firme de Cupertino se distingue toujours par sa robe de verre et d'aluminium.


     À y regarder de plus près, le terminal a subi quelques menues modifications, en plus des deux nouveaux coloris : une bague en métal cercle la touche physique (pour la reconnaissance digitale) située sous l'écran et le flash Led au dos de l'appareil change de forme, puisqu'il est dédoublé.


     L'iPhone 5s conserve donc les avantages de son prédécesseur (esthétique soignée, allure "premium", 112 g seulement, utilisation possible à une seule main), et son plus gros inconvénient : l'iPhone 5 dans sa version noire s'est montré, dans le temps, sensible aux rayures. Il en sera très certainement de même avec le modèle gris "sidéral".


Ecran:


     Pendant que la concurrence n'en finit plus de multiplier les références et les tailles d'écrans, préférant les formats de 5 pouces et plus, Apple maintient que 4 pouces sont encore, à date, la taille d'écran idéale pour un smartphone. Raison invoquée ? Le smartphone peut être manipulé à une seule main, quand les terminaux concurrents et leurs écrans XXL demandent, la plupart du temps, d'être attrapés à deux mains.

     S'il est de plus en plus difficile de trouver un smartphone de milieu/haut de gamme Android avec un gabarit contenu — et un poids plume —, Apple campe sur ses positions, pour le moment. L'entreprise maintient que de nombreux mobinautes ne veulent pas être équipés de phablettes, et elle n'a peut-être pas tort, si l'on s'en tient aux 9 millions d'iPhone de nouvelle génération vendus en un week-end.


     Contrairement à de nombreux terminaux concurrents qui exhibent depuis quelques mois des écrans haute définition, Apple n'a visiblement pas jugé nécessaire d'augmenter la définition de l'écran du 5s : 1131 x 640 points, pour une densité de 326 ppp.

Pas de HD donc, mais un affichage qui profite toujours d'une finesse très appréciable et d'une excellente lisibilité en toutes circonstances — notamment sur les pages web —, sans forcément avoir besoin de zoomer et ce... sans avoir eu besoin d'implanter un écran haute définition.



     Si, physiquement, l'écran du 5s est équivalent à celui du 5, les performances ont sensiblement été revues à la hausse. Ainsi, la luminosité est supérieure à celle de l'iPhone 5, pourtant déjà élevée (575 cd/m² contre 500 cd/m²), quand le contraste grimpe à 1071:1. Des résultats largement suffisants pour que l'écran demeure lisible dans un environnement lumineux.

      La colorimétrie est encore plus juste ici, avec un DeltaE à 1,7. Un résultat jamais croisé sur un écran de smartphone. Rappelons que le delta E quantifie l'écart entre une couleur parfaite et la couleur affichée par l'écran. Le résultat doit s'approcher le plus possible de 0. L''iPhone 5s affiche non seulement des couleurs naturelles, mais aussi les plus justes, les plus proches de la réalité.

      Enfin, le 5s affiche un retard tactile de 75 ms, comme son prédécesseur, et conserve ainsi son titre d'écran de smartphone le plus réactif. Pour mémoire, la mesure du retard tactile consiste à déterminer le temps de latence qui s'écoule entre un mouvement de doigt sur la surface tactile du smartphone et la prise en compte de ce mouvement. La latence est mesurée en millisecondes et doit être la plus faible possible. La moyenne constatée ces six derniers mois s'établit à 140-150 ms (HTC One, Lumia 1020, GS4, etc.).

      L'écran offre en outre des angles de vision parfaitement ouverts, mais ne profite pas de l'espace perdu tout autour. Il aurait pu gagner légèrement en surface d'affichage (4,2 pouces), tout en conservant sa compacité.

Interface et navigation:


      Si la peau de l'iPhone 5s ne change pas, à l'intérieur, les lignes ont bougé. Le système d'exploitation maison n'avait pas bénéficié d'une refonte majeure depuis 2007. C'est désormais chose faite, l'OS ayant en effet subi une assez profonde mutation avec la version 7 d'iOS.

      La nouvelle interface, plus épurée, plus minimaliste, est basée sur un graphisme plus moderne, avec des icônes aux couleurs vives et des effets de transparence. L'ergonomie, l'accès à certaines fonctionnalités ont également été retravaillés. Apple est parvenu à ne pas casser totalement l'existant, proposant ainsi aux utilisateurs d'iOS une certaine continuité, tout en livrant un nouveau design qui ne laisse pas indifférent. Certains s'y font, d'autres... pas du tout.


     En termes de nouveautés, iOS 7 propose notamment un centre de contrôle (image ci-dessus, à gauche), accessible aussi lorsque le téléphone est verrouillé. Comme son nom l'indique, c'est à partir de ce volet — à faire apparaître en glissant le doigt sur l'écran de bas en haut — que l'on accède rapidement à tout un tas de réglages (mode avion, Wi-Fi, luminosité...) et d'applications (lecteur audio, calculatrice, réveil...). La gestion du multitâche (image ci-dessus, à droite) a également bénéficié d'un lifting salutaire.

Il en va de même pour l'affichage des sites web dans Safari. Apple n'innove pas franchement sur ces points puisqu'il ne se met finalement qu'au niveau d'Android, et dans une moindre mesure, de Windows Phone. La navigation au sein de l'appareil n'en est toutefois que plus agréable, plus pratique. iOS7 demeure un système intuitif, simple à appréhender et efficace au quotidien. Apple continue donc de s'adresser au plus grand nombre, sans prérequis techniques nécessaires pour faire tourner aisément la machine.

      Pour les malvoyants, en revanche, cette nouvelle interface tout en transparence, où le blanc règne, semble être moins pratique que la précédente version, plus contrastée et avec de nombreux dégradés. Désormais, les fonds d'écran (Notes, SMS, emails...) sont très clairs et la typographie est plus fine. Il en va de même pour le clavier.

      Apple propose toutefois une série de réglages afin d'améliorer la visibilité (grossir les caractères, inverser le contraste, VoiceOver qui annonce les éléments affichés à l'écran, etc.), mais pour certains, cela ne semble pas suffisant. Pas mal d'utilisateurs regrettent la version précédente qui proposait plus de reliefs.


     La reconnaissance digitale, baptisée Touch ID, fait donc son apparition sur l'iPhone 5s. Après avoir enregistré son empreinte (maximum de 5 empreintes ), une manipulation qui prend deux minutes, il est possible de déverrouiller le téléphone juste en posant son doigt sur la touche physique située sur l'écran. L'utilisateur peut en outre payer ses achats sur iTunes et l'AppStore de cette manière. Il n'est alors plus nécessaire de taper chaque fois le mot de passe relié à son compte Apple.


     La reconnaissance digitale ne remplace pas le déverrouillage par code, qui demeure. Malgré la simplicité de la chose, on se surprend souvent à taper son code, "comme avant", oubliant le système digital. Il faudra voir si, à long terme, cette pratique se fait plus systématique !

      Côté performances, l'iPhone 5s est "deux fois plus rapide" que son prédécesseur, selon Apple. Il embarque un nouveau processeur A7 double-cœur cadencé à 1,3 GHz (1 Go de mémoire vive) dont le cœur grimpe à 64-bits ; une première pour un smartphone, les autres terminaux ayant un cœur à 32-bits.

      Si aujourd'hui, le 64-bits n'a pas d'intérêt sur ce type de terminal, sauf à vouloir proposer une mémoire vive supérieure à 4 Go, Apple prend une longueur d'avance et prépare ainsi le terrain pour l'avenir de son système applicatif lié à sa plateforme logicielle. Tout en s'offrant, au passage, une petite opération de communication en dégainant le premier. Si pour le moment aucune application ne se sert de toute cette puissance, on attend les premiers jeux vidéo qui en tireront parti. La démonstration avec Infinity Blade 3, optimisé pour le 5s, est tout simplement bluffante.

      À l'heure actuelle, l'iPhone 5s explose les chiffres au jeu des benchmarks, en termes de traitement graphique. La puce Apple passe ainsi devant le pourtant surpuissant S800 de Qualcomm (croisé dans le G2 de LG). Pour ce qui est de la rapidité de calculs, en effet, les benchs montrent bel et bien une vitesse près de deux fois supérieure à ce qu'offrait l'iPhone 5, pourtant déjà prompt à la tâche.

      À l'usage, alors que l'iPhone 5 (et le 5c) se montre déjà prompt à la tâche, le 5s, plus véloce encore, fait mieux. Gain de temps à l'allumage de l'appareil, ouverture d'une page web ou d'une application lourde (type Google Earth) plus rapides... le 5s ne rechigne jamais à la tâche. Tout est parfaitement fluide, partout.


     Le jeu Real Racing 3 profite d'une plus grande fluidité sur l'iPhone 5s face à l'iPhone 5c, qui propose déjà une rapidité d'affichage non négligeable. Le 5s offre plus d'effets de lumière et de particules face au G2. On ne constate enfin sur le dernier-né d'Apple aucun effet d'escalier (aliasing) dans le graphisme par rapport à son adversaire coréen, lequel dispose, pour rappel, d'un écran HD.

      L'iPhone 5s tire profit de l'excellente intégration de la plateforme logicielle (iOS7) à la plateforme matérielle, qui ne cumule pourtant pas les cœurs et ne fait pas de surenchère du côté de la mémoire vive. On attend toutefois des applications qui mettront en valeur cette configuration technique solide.

      Autre nouveauté sur ce 5s, la puce M7, un coprocesseur qui accompagne le chipset A7. Cet assistant est censé apprécier avec une plus grande sensibilité encore les mouvements de l'utilisateur perçus par les capteurs de l'appareil (accéléromètre, gyroscope, boussole) afin d'apporter plus de précision dans les applications sportives, par exemple. On attend les apps qui s'appuieront sur cette progression.

Multimédia:


     L'iPhone 5s récupère le titre de meilleur baladeur audio intégré au sein d'un smartphone délivré l'an passé à l'iPhone 5, ex aequo avec le One de HTC. Ce nouveau modèle reprend en effet les mêmes — excellentes — bases audio de son prédécesseur. La sortie casque est puissante, avec un bruit de fond faible (-93 dB) et une séparation entre les canaux gauche et droit parfaitement maîtrisée. Le rendu est assez remarquable pour un tel appareil, supérieur même à certains modèles estampillés "audio HD".


     Le haut-parleur est sans doute son seul point faible. Bien que correct, il manque de propreté et de puissance comparé à celui du HTC One, par exemple.

Photo:


     Apple n'abandonne pas le capteur de 8 Mpx de l'iPhone 5, mais propose en revanche quelques améliorations, comme le nouveau flash double Led ou bien encore un procédé basé sur de plus gros pixels pour laisser passer plus de lumière, en vue de proposer de plus jolies photos.

     Comme nous l'expliquons en détail dans un article dédié à la qualité photo de l'iPhone 5s, le capteur offre un bon rendu global, même en basse lumière. Les images délivrées par le 5s sont un peu meilleures que celles captées par l'iPhone 5 pour ce qui est de la gestion du bruit.

     En contrepartie, le 5s dispose d'un traitement logiciel qui vient lisser les fins détails. Observées en taille écran, sans zoom à 100% donc, les photos prises au 5s sont ainsi plus flatteuses — c'est le but du lissage. Apple répond d'une certaine manière à ce que recherche un très large public, notamment pour les portraits où l'on se passe plus volontiers du détail parfois disgracieux.

      L'optique est en outre plus homogène que celle de son prédécesseur (images plus piquées sur les bords), et la stabilisation fait le job. Le mode macro, quant à lui, se révèle être très efficace. C'est d'ailleurs là le meilleur APN de smartphone pour shooter au plus près.


     Le nouveau flash Led permet d'obtenir des images correctes, bien meilleures que celles de la plupart des smartphones actuels.
À titre de comparaison, en termes de rendu global, le smartphone signé Nokia conserve une petite longueur d'avance sur le 5s.

      Enfin, la prise en mains de l'APN est ludique, simple comme tout et s'adresse ainsi à un très large public. Certains regretteront peut-être une interface pas très riche, moins en tout cas que celle d'un Lumia 1020, mais certaines applications disponibles sur l'AppStore pourront enrichir l'expérience photo.

      L'APN se montre très réactif, la mise au point ne pose pas problème et le déclenchement/enregistrement est très rapide. Un point non négligeable quand on sait que le smartphone sert avant tout à capturer des tranches de vie à la volée. Avantage ici donc à l'iPhone 5s face au Lumia 1020, dont la mise au point peut être capricieuse et l'enregistrement des fichiers prend trop de temps.

      A titre d'information, parmi les smartphones haut de gamme récents, le Galaxy S4 est, selon nous, à date, le photophone le plus équilibré (piqué d'image, réactivité, basse lumière, expérience photo...) du marché.


     Le mode vidéo accueille un mode slow-motion "Slo-Mo" (ralenti à 120 i/s) simple, ludique et efficace. Impossible à exporter proprement, on ne peut sortir la vidéo avec ralenti que via les réseaux sociaux ou par mail. Mais la qualité du fichier récupéré par mail est dégradée. Mieux vaut alors se contenter de regarder ce type de vidéo sur l'écran du smartphone.

Notez enfin qu'il est possible de zoomer durant la captation. Pratique, mais attention de ne pas le pousser trop loin, sous peine de perdre en qualité d'image.

Autonomie:


     Selon iFixit, qui a démonté l'iPhone 5s histoire d'en savoir un peu plus sur la provenance et la qualité de ses composants, l'iPhone 5s embarque une batterie de 1560 mAh, contre 1440 mAh pour l'iPhone 5. En pratique, avec une utilisation dite "normale" en Wi-Fi et en 3G, le terminal tient bon la journée. Il se montre plus endurant que l'iPhone 5 (tant mieux !) et un peu plus que l'iPhone 5c. Mais on aimerait encore plus, qu'en cas d'utilisation un peu plus intensive, la batterie tienne le coup une journée et une soirée. Dans cette configuration, les G2 et Xperia Z1 semblent faire mieux. Il faudra comparer à nouveau ce point après plusieurs recharges des appareils.

Epilogue:


     Troquer son iPhone 5 pour ce nouvel iPhone 5s, est-ce bien nécessaire ? Non, pas vraiment. L'iPhone 5 reste un très bon smartphone qui n'a certes pas la reconnaissance digitale ni une puce aussi puissante que le 5s, mais qui conserve un bon APN et se montre assez véloce pour faire tourner sans mal les applications disponibles sur l'AppStore.

      La question de passer à ce nouveau modèle peut en revanche se poser face au 4S et plus particulièrement à l'iPhone 4. Face à ces deux modèles, l'iPhone 5s s'impose comme un smartphone plus véloce, plus perfectionné, notamment en photo et en traitement graphique (jeux, vidéo).

L'iPhone 5s côté téléphone

      Alors que l'iPhone 5 n'était pas compatible 4G dans nos contrées, le 5s l'est. Lors de nos tests, nous n'avons pas constaté de perte de réseau inopinée. L'iPhone 5 dispose d'une accroche réseau correcte.

Au banc des connectivités absentes, citons le NFC. Comme sur la version précédente, Apple n'a pas jugé nécessaire de proposer cette techno sans contact dans son iPhone 5s, alors que tous les smartphones concurrents la proposent. Devant le peu d'applications faisant appel au NFC, et étant donné que le paiement sans contact n'est toujours pas démocratisé, faut-il regretter cette absence ?
En contrepartie, l'iPhone 5s fait le pari d'une autre technologie sans contact, baptisée "ibeacon".

     Cette techno permet d'échanger avec des appareils électroniques jusqu'à 40 mètres (contre quelques cm pour le NFC) grâce à un système de balises et au Bluetooth 4.0. Elle permet ainsi d'envoyer des infos, des promos en mode push à plus de mobiles pourvus de cette solution, là où le NFC est certes plus passif, mais peut-être aussi plus respectueux de la sphère privée des utilisateurs...

Points forts:


* Rendu d'écran : luminosité, colorimétrie.
* Ergonomie/prise en main (une seule main).
* Vitesse d'exécution des tâches / traitement graphique amélioré.
* Excellent rendu audio, mieux que celui de certains appareils "Audio HD".
* Rendu photo global / mode vidéo slo-mo ludique.

Points faibles:


* Interface iOS7 moins pratique pour les malvoyants.
* Qualité des haut-parleurs perfectible.
* Qualité vidéo du mode slo-mo à l'export.
* Indice DAS élevé : 0,979 W/kg (plus que celui de l'iPhone 5).
* Pas de port MicroSD.


     L'iPhone 5s est, sans surprise, le plus perfectionné des iPhone. Ici, ni grand écran HD ni puce quad-core ni NFC, et pas de capteur photo qui fait dans la surenchère de pixels, mais un smartphone élégant léger, compact et rapide, basé sur un système stable, relié à un riche système applicatif, et doué en photo. On regrette l'indice DAS si élevé, plus élevé encore que celui du numéro 5 d'Apple...


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